Début des années 1950, mes parents m’emmènent à la Comédie Française voir le chef d’œuvre d’Edmond Rostand. Ce soir là, je décide que je serai acteur et que je jouerai Cyrano.
Mon premier rendez-vous avec la pièce, je le connaîtrai en 1963 quand Maurice Jacquemont la présente au festival de Sarlat avec un merveilleux Cyrano (Bernard Noël), une délicieuse Roxane (Odile Versois), un somptueux De Guiche (Georges Descrières), un délicat Christian (Jacques Toja). Autour d’eux, de nombreux cadets parmi lesquels Jean-Pierre Miquel, Claude Brosset, Alain Pralon, Joseph Falcucci, Jean-François Adam, Claude Lévêque… et moi-même.
En 1984, Jacques Weber triomphe dans le rôle-titre au théâtre Mogador dans la mise en scène de Jérôme Savary. Pendant de nombreux mois, il joue le personnage 7 fois par semaine jusqu’à ce que la fatigue de la voix le pousse à se faire remplacer ponctuellement. Je me porte candidat mais ne pourrai reprendre le rôle de Cyrano qu’à la rentrée suivante à cause de mes activités au TBM. Nous jouons en alternance Denis Manuel, Jean Dalric et moi : j’ai enfin le bonheur de jouer le rôle de mes rêves au théâtre Mogador et de continuer en tournée en alternance avec Jacques Weber (Lyon, Montpellier, Cannes, Orléans).
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Le duel du 1er acte Cyrano – Valvert chez Jacques Martin
En 1998, centenaire de la création de la pièce de Rostand créé en le 27 décembre 1897 au théâtre de la porte Saint-Martin. Trois Cyrano se disputent le public parisien : Francis Huster à Chaillot, Patrick Prejean au Ranelagh et moi-même au Dejazet.
Grâce à Claudie Jacquelin, la productrice, j’ai donc l’occasion exceptionnelle de rejouer le rôle du célèbre gascon dans une mise en scène totalement différente de la première.
Maurizio Scaparro, grand metteur en scène italien, avait monté la pièce quelques années auparavant en Italie et Chaillot l’avait accueilli salle Gémier où le public parisien avait réservé à sa création et son interprète principal, Pino Micol, une standing ovation mémorable. Claudie Jacquelin demande à Scaparro de refaire sa mise en scène en France et en français, ce qu’il accepte, précisant que ce sera Pino Micol qui assurera la reprise de son spectacle.
Pour moi, c’est une expérience unique de pouvoir jouer à quelques années d’intervalle le même personnage dans deux conceptions aussi différentes. Autant le Cyrano de Savary (comme sa mise en scène) débordait de bruits, de couleurs, d’images flamboyantes, de costumes et de décors pleins de somptuosité, autant le Cyrano de Scaparro, inspiré de la Commedia del Arte, brillait par sa sobriété, dans tous les ressorts de la représentation, tout en gardant l’inévitable panache dont se prévaut le héros de Rostand. Comme j’avais coutume de le dire : le Cyrano de Savary portait son nez avec ostentation et provocation, celui de Scaparro le portait autant dans sa tête que sur son visage : c’était un peu la face cachée de la lune.
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Le duel version 1998
La tirade des « Non merci » des coulisses de profil – Réalisation de Gérard Chouchan
Les « Non merci » – La fin de face
L’arrivée de Roxane au siège d’Arras
Des moments de bonheur et de concentration très particuliers : les séances de maquillage
13 juillet 2013 : soirée Cyrano de Bergerac à Arnaga, Maison d’Edmond ROSTAND à Cambo les Bains : Pierre SANTINI, à l’appui de documents des spectacles de Jérôme SAVARY et Pino MICOL, parle de ses différentes rencontres avec le personnage.
Un témoignage touchant
Et pour finir : un coup d’œil italien… nei Castelli Romani